Présenté à l'Élysée, le Plan Numérique 2012, ou Plan Besson, a pour but
« de replacer la France parmi les grandes nations numériques à l'horizon 2012 ». Quatre grands axes composent ce plan, dont voici l'intégralité en 80 pages pdf. Permettre à tous les
Français d'accéder aux réseaux numériques
Le haut débit pour 100 % des Français d'ici 4 ans
Ce volet insiste principalement sur le développement du haut débit
(ADSL, câble), du très haut débit (fibre optique) et du haut débit
mobile (3G et 3G+). Si l'ADSL est pour l'instant bien implanté dans
l'Hexagone, et si la 3G ne cesse de s'étendre, le gouvernement note que
«
près de 2 % de la population française, répartis sur une fraction significative du territoire » ne
sont pas desservis. «
Ce taux représente de 1 à 2 millions de Français exclus de la société de l'information. » Il faut donc changer cet état de fait afin que 100 % des
Français aient accès au haut débit d'ici à 2012.
Sur ce point, le Plan Besson préconise l'action suivante :
<blockquote>
Action n°1 :Chaque Français, où qu'il habite, bénéficiera avant 2010 d'un droit
d'accès Internet haut débit à un tarif abordable, de l'ordre de 35
euros par mois, équipements d'accès inclus. Un appel à candidature sera
lancé au premier semestre 2009 pour la fourniture d'une prestation
d'accès à Internet haut débit pour tous, à compter du 1er janvier 2010.
Les opérateurs seront invités à proposer des offres garantissant à
l'ensemble des Français, où qu'ils habitent, un accès à Internet haut
débit (>512 kbit/s), à un tarif abordable, inférieur à 35
euros/mois. Le débit minimal et le tarif maximal seront actualisés tous
les deux ans. Cet appel à candidature sera décliné au niveau local,
pour permettre aux collectivités locales qui le souhaitent et à leurs
délégataires de se positionner. À l'issue de l'appel à candidature,
l'État conclura une convention d'accès à Internet haut débit pour tous
avec les opérateurs retenus. Chaque Français pourra ainsi exercer son
droit à Internet haut débit auprès des opérateurs sélectionnés.
</blockquote>
Des émissions en prime time pour vanter Internet Enfin, si ce point numéro un revient sur le développement de la
télévision et de la radio numérique – voir action n°19 : Permettre à
tous les Français de recevoir la TNT grâce au satellite ; mise en
oeuvre prévue courant deuxième semestre 2009 – on notera deux autres
séries d'actions importantes.
La première, la n°23, propose «
une série de formats courts dédiée à Internet diffusée en “prime time” sur les chaînes de télévision du service public », confirmant notre
actualité de mi-juillet dernier.
La France, ce n'est pas que la métropole L'autre action, destinée uniquement aux Français d'Outre-mer, vise à «
développer
l'accès Internet à haut débit Outre-mer. Les conditions de
défiscalisation des investissements dans les câbles sous-marins seront
modifiées afin de rendre éligible l'ensemble du coût des projets,
notamment en dehors des eaux territoriales. »
Outre le développement Internet, la TNT et plus globalement la
télévision devrait prendre un coup de fouet d'ici 2 ans en dehors de
l'Hexagone, grâce à «
un premier multiplex de TNT au
format MPEG4 au premier semestre 2010 ». Le gouvernement compte de surcroît «
lancer des chaînes locales supplémentaires, représentatives de la diversité ultramarine, et des
chaînes en haute définition au deuxième semestre 2010 ».
Développer la production et l'offre de contenus numériques Ce
volet compte neuf déclinaisons et un grand nombre d'actions portant
notamment sur la musique et la vidéo sur Internet, la commission copie
privée, la presse et les secteur des jeux vidéo et des logiciels. Là
encore, le Plan Numérique 2012 confirme
nos précédentes informations.
Non seulement la disparition des DRM (pour la musique) est bien
directement liée à l'application du projet de loi Création et Internet
(Hadopi), mais les DRM sur le marché de la vidéo seront présents comme
jamais.
«
...
si les DRM n'ont pas réussi à trouver leur place dans la distribution
numérique de la musique, il est indispensable de les adapter avec
succès à la distribution numérique de contenus audiovisuels et
cinématographiques. En effet, les DRM sont les seules à même de faire
respecter la chronologie des médias et les fenêtres d'exploitation
successives, dont dépend le financement de toute l'industrie de
contenus filmés. (...)
La
protection de contenus repose sur un recensement précis et organisé des
catalogues sous droit. Le fichage méticuleux des oeuvres à protéger et
la mise en oeuvre de procédés de vérification automatique induiront une
raréfaction des copies illicites en libre accès, et rendront leur
recherche moins aisée. Partant, elles réduiront grandement les risques
de poursuite par les détenteurs de droit lésés. (...)
... les filières du cinéma et de
l'audiovisuel se sont engagées à raccourcir très sensiblement la durée
des “fenêtres” de la chronologie des médias, et les maisons de
production phonographique se sont engagées à retirer l'ensemble des
DRM/MTP “bloquants” des productions françaises. Le calendrier de mise
en oeuvre de ces engagements s'articule autour de la date de lancement
effectif du mécanisme de prévention et de lutte contre le piratage des
contenus prévu par le projet de loi “Création et Internet”, déposé sur
le bureau du Sénat le 18 juin 2008. La richesse des offres légales
étant un des meilleurs remparts contre le développement du piratage, il
est souhaitable que les catalogues proposés au public se développent
aussi efficacement que possible. »
Diversifier les usages et les services numériques 13 orientations composent ce sujet. Nous y reviendrons plus en profondeur dans les heures ou jours qui viennent. Notez que le
volet sur le télétravail, dont nous vous avions parlé vendredi dernier, est bien
confirmé :
Renforcer la confiance numérique
Garantir la protection des données personnelles
Lutter contre toutes les formes de cybercriminalité
Accroître les usages du numérique dans l'enseignement scolaire
Bâtir l'université numérique
Adapter les formations aux besoins de l'économie numérique
Accélérer la compétitivité et la croissance des entreprises par le numérique
Encourager le télétravail
Développer le commerce électronique
Développer l'administration électronique
Faciliter l'accès à la justice par le numérique
Déployer les TIC au service de la santé et du bien être
Recourir au numérique pour accélérer la mutation environnementale de la société
Rénover la gouvernance et l'écosystème de l'économie numérique 6 orientations composent ce sujet :
Adapter les politiques publiques dans le domaine des PME innovantes du numérique
Dynamiser la recherche et le développement dans les TIC
Adapter l'organisation de l'État aux enjeux du numérique
Une gouvernance rationalisée adaptée aux enjeux du numérique
Une gouvernance transverse des systèmes d'information de l'État
Faire émerger une gouvernance européenne et internationale de l'Internet